Voilà je relaye un article vu sur le site d'amnesty international, c'est vraiment dégueulasse :
- Violences sexuelles contre les femmes, les jeunes filles et les fillettes : une arme de guerre
"Cinq ou six hommes nous ont violées, l'un après l'autre, pendant des heures, pendant six jours, toutes les nuits. Mon mari n'a pas pu me le pardonner, il m'a rejetée." Réfugiée soudanaise interviewée par Amnesty International |
En dépit de l'attention régionale et internationale qui s'est portée sur le Darfour, région de l'Ouest du Soudan, les viols continuent.
Ils s'inscrivent dans un contexte de violations systématiques des droits fondamentaux des civils dans le Darfour.
Depuis longtemps, un conflit opposait des groupes de nomades et de sédentaires sur des questions de ressources.
Afin de défendre les intérêts des sédentaires, deux groupes d'opposition armés se sont autoproclamés début 2003.
Le gouvernement a alors répondu par la force en donnant carte blanche aux Janjawid, milice nomade.
En collaboration avec l'armée régulière, les Janjawid sèment la terreur en tuant, violant, pillant, détruisant des biens et déplaçant des populations.
Ces graves atteintes aux droits humains constituent des crimes de guerre.
Les viols ne sont pas seulement la conséquence de l'indiscipline des troupes.
Dans le Darfour, ce sont de véritables armes de guerre utilisées pour humilier, punir, contrôler, terroriser et déplacer les femmes et leurs communautés.
À long terme, cette violence sexuelle et ses conséquences peuvent infliger un terrible traumatisme à l'ensemble des communautés visées, voire provoquer un effondrement de la société.
"Une quinzaine de femmes et de jeunes filles ont été violées dans différentes maisons du village. Les Janjawid ont brisé les membres de plusieurs femmes et jeunes filles pour les empêcher de s'enfuir. Les Janjawid sont restés six ou sept jours dans le village." Paroles de réfugiées soudanaises interviewées par Amnesty International |
La plupart des femmes ont été violées au cours d'attaques contre les villages, ou lorsqu'elles cherchaient à fuir les milices, ou encore à l'extérieur des camps de déplacés et de réfugiés, alors qu'elles recueillaient du bois ou de l'eau.
Des victimes de viol ont fui au Tchad, mais la plupart se trouvent encore au Darfour.
On a aussi signalé des cas de viols imputables aux groupes d'opposition armée.
Le viol comme moyen d'humiliation
Au Darfour, le viol sert aussi à humilier la femme, sa famille ou sa communauté : dans de nombreux cas les Janjawid violent en public, devant les maris et la famille.
Les femmes enceintes ne sont pas épargnées.
Violences sexuelles avec torture et homicides
Dans certains cas, les femmes qui ont résisté aux viols ont été frappées, poignardées ou même tuées.
D'autres ont été torturées pour les forcer à dévoiler la cachette de leur mari.
Enlèvements et esclavage sexuel
Des Janjawid ont également enlevé des femmes pour en faire des esclaves sexuelles ; certaines sont torturées pour les empêcher de s'enfuir.
Des fillettes de 8 ans ont servi d'esclaves sexuelles, parfois pendant plusieurs mois.
Les conséquences immédiates
Les problèmes d'ordre médical et psychologique
Les femmes violées présentent souvent des blessures qui peuvent avoir de graves répercussions sur leur système reproductif.
Les femmes enceintes à la suite d'un viol souffrent de complications avant, pendant et après l'accouchement, à cause de leurs blessures.
Même lorsque les victimes n'ont pas subi de graves lésions physiques, le manque d'hygiène et de produits de soin accroît le risque d'infection.
Par ailleurs, la plupart des femmes connaissent de graves problèmes psychologiques et souffrent de la réprobation de la société et de l'absence de soutien de leurs proches.
Dans l'ouest du Soudan, on pratique des mutilations génitales féminines (excision, infibulation). Cela augmente le risque de blessure pendant le viol et, par conséquent, celui de contracter le virus du sida ou une autre maladie sexuellement transmissible.
L'ostracisme
Les victimes sont en proie à la honte et au déshonneur.
La plupart n'osent pas parler de viol et cherchent refuge dans des camps loin de leur famille et de leurs proches.
Les grossesses consécutives aux viols : un enfant né d'un viol est presque toujours perçu comme "la progéniture de l' ennemi", un " enfant Janjawid".
Certaines femmes se sentent même forcées d'abandonner leur enfant.
Les conséquences sociales et économiques :
les femmes mariées risquent la répudiation, et celles qui ne le sont pas auront de grandes difficultés à trouver un époux, leur communauté les jugeant " souillées ".
Lorsqu'elles se trouvent privées de la " protection " et du soutien matériel traditionnellement assurés par les hommes, les femmes violées deviennent particulièrement vulnérables d'un point de vue social et économique.